Une psychothérapie en douceur pour retrouver un contact positif avec la réalité, sortir de l’isolement et de l’angoisse, recréer son réseau et faire avancer ses projets après un temps d’épreuves où la survie s’est faite sur un mode discrètement délirant.
Amélie souffre de traumatismes de séparation, d’angoisses, d’isolement, de dévalorisation, d’une obsession amoureuse qui tourne en interprétation délirante, de ruminations : comment s’en sortir ? Comment passer à autre chose grâce à la systémie de Palo Alto et la méthode des deux points ?
Quelle est son histoire ?
Amélie Riquet a eu une enfance un peu difficile. Son père était à l’autre bout du monde, en permanence en mission, et ne revenait qu’une fois par an. Il était tantôt en Chine, tantôt en Amérique, tantôt en Afrique.
Elle avait développé une relation très fusionnelle avec sa mère. Sa mère était très exigeante avec elle et elle se soumettait à tout. Quand elle voyait son père arriver, elle ne se souvient que du fait qu’il lui prenait sa mère.
Elle a vécu 16 ans avec un homme à qui elle s’est soumise, elle l’a quitté. Le lien était toxique. Sa dépendance affective était extrême. Elle le qualifie de pervers narcissique. Bien vivre sa vie de couple nécessite un patient travail de restauration du lien et de la confiance en soi.
Elle a vécu deux burn out.
Comment aborder le délire amoureux pour le réduire ?
Elle a connu quelqu’un dans le cadre de son travail, un partenaire professionnel, qu’elle allait démarcher et qu’elle rencontrait toutes les 3 semaines. Elle a développé pour lui un sentiment d’amour infini et lui a fait une déclaration d’amour. Amélie avait ressenti un amour si fort, qu’elle n’avait jamais connu avant ! Pour elle, c’était l’homme de sa vie. Il a répondu froidement que de son côté il n’y avait rien du tout, que c’était sans équivoque. Son estime personnelle est descendue au plus bas.
Elle a développé un discret « délire amoureux », il lui envoyait des messages par Facebook, Instagram. Tous les détails ressemblants, qu’elle lisait dans les textes qu’elle trouvait, lui montraient que c’était bien lui qui lui écrivait. Mais lui, « voulait rester en retrait parce qu’il n’était lui-même pas construit » disait-elle. Cet amour, et toutes ces choses qu’il lui disait à distance, l’avaient beaucoup aidé à cheminer, affirmait-elle passionnément.
Après sa séparation, son divorce, elle avait eu un moment de dépression intense. Dans son esprit son ex-mari « était » un pervers narcissique et elle, une pauvre victime. Après ce refus, elle est retombée dans une dépression intense similaire. Elle ne se levait plus, elle ne mangeait plus. Elle ne pensait qu’à lui.
Petit à petit « elle s’est donc aperçue que l’amour de sa vie lui écrivait sur le net ». Cela lui a permis de refaire surface et ainsi, elle a repris son travail qui ne lui convenait plus. Elle a décidé de se former au massage.
Progressivement, elle a commencé à revivre, tout en restant isolée et pas très heureuse.
Deux thèmes: comment les traiter en approche paradoxale de la systémie de Palo Alto ?
Quand elle vient en rendez-vous, elle a deux thèmes :
Comment faire avec cet homme qui lui envoie des messages et comment rédiger son mémoire car elle passe son temps à reporter.
Elle est en retrait du monde et en amour avec un homme de manière imaginaire.
Le travail avec elle a consisté d’abord à émettre un doute, le fait qu’il soit digne d’elle, « Tout de même, il vous aime, mais vous dites qu’il a d’autres femmes ».
Le doute a été mis sur le fait que ce soit vraiment lui qui envoie les messages puisque les messages consultés sur internet se révélaient être des messages généraux, et en même temps, cet homme, « on ne sait pas…”, « tout est possible »
Approche paradoxale de la Systémie de Palo Alto : quelle est cette façon élégante de prescrire le symptôme et d’obtenir sa diminution ?
Donc dans un premier temps, le doute a commencé à faire son chemin dans son esprit.
L’approche paradoxale a été de dire « Finalement, avoir un amoureux à l’autre bout du monde pour lequel on se consume, c’est une belle chose, c’est noble, parce que les histoires habituelles sont souvent tellement sordides, tellement banales, ou elles nous font tellement souffrir. Cet amour lointain nous élève, nous oblige à aller à l’autre bout de nous-même. Et il vaut mieux un amour comme ça qu’un amour concret dont on reçoit des pichenettes tous les jours ». Citation faite de la coutume chinoise : « Si deux amoureux restent 1 an sans se voir et s’aiment encore au bout de cette année d’absence, ils peuvent se marier. Le couple tiendra » Pour elle, ce serait sans doute encore plus intense, peut-être leur amour ne déboucherait-il jamais, mais ils évolueraient chacun de leur côté. N’est-ce pas magnifique, cette dévotion muette à distance ?
Prescriptions paradoxales pour la rédaction du mémoire et pour sortir de l’amour imaginaire. Comment passer de la rumination et de l’obsession à la confiance en soi ?
Des tâches ont été données également pour préparer son mémoire : préparer des ancrages (un objet symbolique pour le démarrage du travail), préparer son texte sur la table avec papier et crayon et ne rien faire, se donner une date pour faire quelque chose et si elle ne fait pas à la date convenue, reporter, elle ne pourra y revenir que 3 jours plus-tard. Faire un résumé du message qu’elle veut faire passer.
Petit à petit les choses vont commencer à se débloquer grâce aux prescriptions paradoxales de la thérapie systémique de Palo Alto. Amélie a traversé une remise en question en se disant : « Mon Dieu ! j’ai construit ma vie sur une illusion ». A la séance de psychothérapie suivante, elle revenait et disait « Mais cet homme… Je suis sûre qu’il m’aime » Alors proposition lui est faite d’aller vérifier, elle va aller attendre l’homme à la sortie de son travail et lui poser une question sur ses sentiments. Et en même temps, c’était s’exposer à un râteau phénoménal; donc elle a reçu la demi-heure du pire à faire sur le râteau, afin de pouvoir affronter l’épreuve.
Finalement elle a renoncé et elle s’est dit « Pas la peine de souffrir pour rien ».
Comment investir tous les secteurs de sa vie ? Recadrages systémiques
La psychothérapie avance bien. À présent, elle est demandeuse de recréer son lien social, de développer son réseau, mais elle a peur, dit-elle. « Elle a peur ? Elle n’a pas envie ou elle a déjà commencé ? » En fait, elle a déjà commencé à changer d’attitude à son travail. Elle est moins dans « j’impose les choses en me retranchant » mais dans « je me concerte avec l’autre », et sa directrice s’est rapprochée d’elle.
Sa tâche est maintenant de faire l’ethnologue et d’observer comment ça se passe entre les gens et de rapporter toutes sortes d’observations judicieuses. Ses collègues lui disent qu’elle ne doit pas rester seule et l’inscrivent sur un site.
Comment la relation mère fille et de soi à soi s’est-elle améliorée ?
Au prochain entretien de psychothérapie, elle va bien, elle a eu une discussion très intense avec sa fille où elles avaient pu échanger des choses pour transformer la relation. Amélie a arrêté d’être la mère parfaite qui donne des conseils. Elle prend beaucoup plus de temps pour elle-même, elle accepte que son travail alimentaire ne lui plaise pas car il est nécessaire pour elle pendant qu’elle développe progressivement son nouveau projet professionnel (cartes de visite, site internet, réseau, prospection, finir son mémoire).
Comment fonctionne la rechute annoncée et la prescription du symptôme dans la thérapie systémique de Palo Alto ?
Juste auparavant elle se désolait de faire son métier alimentaire et voulait le laisser, elle voyait tout en noir. Elle repartait dans la rumination sur l’amoureux et laissait de côté le mémoire.
Une tâche lui a été donnée, de ruminer à heure fixe, 10min le matin et 10 mn l’après-midi. Un recadrage a été fait, « Quand un nouveau programme s’installe, l’ancien programme a tendance à refaire surface de temps en temps. C’est donc un bon signe. Combien de temps veut-elle y rester ? ».
La méthode des 2 points lui a permis une intégration cellulaire de son intention. À présent, elle va bien. Elle vit les angoisses habituelles d’une vie qui se réorganise à tous les niveaux. Elle s’était désinscrite du site de rencontre. La tâche lui est donnée de se réinscrire, mais de ne rien faire, sauf l’ethnologue : observer les divers profils, observer ses réactions.
Un accompagnement sur mesure : comment reculer pour mieux progresser ?
Elle échange avec des hommes sur le site. Elle traverse des états hauts en couleurs, mais il y a une sécurité : elle doit s’approcher tranquillement des relations, mettre des limites, remarquer ce qu’elle projette sur l’autre, à qui elle a à faire, quelles interactions elle installe avec l’autre, elle doit traverser les angoisses que cela déclenche, et ne rien « faire » avant six mois…
Si elle recule devant la tâche, celle-ci sera reportée à dans six mois pour qu’elle puisse avancer doucement.
Quels outils complémentaires pour un approfondissement ?
Les moments très pénibles sont traversés et donnent l’occasion d’approfondir : EMDR, méthode des deux points, thérapie des corps subtils, roman du traumatisme, écrire et déchirer sans relire, autant d’outils qui lui permettent de tourner la page sur son passé douloureux et d’investir en conscience sa nouvelle vie. Au bout de 14 rendez-vous, elle arrête, elle se lance à fond dans sa formation, elle surfe sur les sites avec une bonne distance affective. Une nouvelle étape commence soutenue par la méditation du cœur Heartfulness, proposée en parallèle aux entretiens. Cette pratique qu’elle adopte très rigoureusement lui permet de trouver en elle-même un havre de paix où elle se sent nourrie.
A suivre…
Si vous souhaitez reprendre pied, démarrer une nouvelle étape de vie en faisant la paix avec un passé difficile à vivre, appelez-moi.
Chantal Pierre psychologue psychothérapeute à Montpellier : 0663049351