Chantal Pierre psychothérapeute à Montpellier : Une constellation où Stéphane retrouve sa confiance en lui, les morts sont pleurés, les couples se réparent, il n’a plus besoin de porter leur fardeau.
Une constellation très émouvante demandée par la mère de Stéphane
Stéphane est en arrêt sur image. Il ne parle presque plus et ne compte que sur sa mère pour le protéger de lui-même et surtout du monde.
Il a laissé tomber son travail au Danemark où vit son père, car il s’est disputé avec lui. Il est rentré chez sa mère. Ses parents se sont séparés quand il avait 5 ans. Ils n’ont pas réussi à être des partenaires parentaux. Stéphane a fini par rester avec sa mère et a coupé les ponts avec son père vers l’âge de 12 ans. Son père est accro aux médicaments, il est très imprévisible, très mal dans sa peau.
Premier tableau : le père et la mère se tournent le dos. Stéphane est sur le côté, au milieu des deux, il est très mal à l’aise de la proximité de sa mère. Stéphane voudrait aller vers son père mais n’y parvient pas. La partie sensible de Stéphane est introduite dans le tableau, représentée par une femme qui se sent paralysée et se courbe sous le poids d’une tristesse immense. La mère de Stéphane veut partir, elle va au bout de la salle, et le travail s’oriente sur la famille du père.
2e tableau : Stéphane, son père, les parents de son père. Pas de lien. La grand-mère paternelle de Stéphane est très mal, elle sent que la relation avec son mari est une relation maternelle. Pas d’amour, de l’affection. Le grand-père a perdu vers l’âge de 10 ans une petite sœur de 4 ans décédée d’une pneumonie. La petite sœur, Léna est mise devant lui. Il n’a pas fait le deuil, sa femme a beaucoup porté cette histoire et fond en larmes. La “partie sensible” de Stéphane s’effondre sur le sol, comme morte. Léna et son grand frère se retrouvent, la famille est soulagée. Le grand-père avait proposé d’appeler Stéphane Léna si celui-ci avait été une fille.
3e tableau : La grand-mère paternelle est née d’une aventure sans lendemain de sa mère et n’a jamais vu son père. Le père ne savait pas qu’il avait une fille. Elle a vécu entre sa mère et le compagnon de celle-ci, qui avait un gros problème d’alcool.
La représentante ressent un vide énorme, qui est tout de suite comblée par la rencontre avec ce père biologique accueillant. Elle retrouve ainsi ses racines et peut aller vers son fils, le père de Stéphane, et construire une relation affective équilibrante avec lui.
Le père de Stéphane avait été pris en charge par sa grande sœur, qui, pour compenser l’absence des parents, a surprotégé son frère et a mis sur lui un contrôle énorme. La grande sœur retrouve ses parents : elle a pris l’habitude de les regarder de haut et de se soucier de leur bien-être. Au moment où l’on travaille sur elle, le téléphone de la constellante sonne, c’est elle qui appelle alors qu’elle n’a pas appelé depuis deux mois !
Elle retrouve sa place de fille de ses parents et de sœur de son frère qui lui dit, « Je t’aime, mais lâche-moi ». La “partie sensible” de Stéphane, entre temps s’est relevée et les choses commencent à rentrer dans l’ordre. Stéphane s’exprime de plus en plus, et se sent étranger à tous ces drames. Le grand-père de Stéphane avoue à sa femme qu’il l’a beaucoup trompée, elle le savait, elle vivait sa vie de façon créative et indépendante, l’équilibre mère aidante et adolescent qui prend son envol leur convenait. Cela colmatait tant bien que mal les catastrophes émotionnelles non gérées.
4e tableau : Retour au tableau n°1 : explication entre le père et la mère de Stéphane. Même schéma de la femme qui materne un homme instable, qui le devient encore plus puisqu’elle assure tant. Ils harmonisent leur relation, elle se retire car elle était l’incontournable « tiers-pesant » pour son fils Stéphane, et la relation entre le père et le fils peut enfin se développer !
Chacun retrouve sa place et sa vitalité, l’amour circule à nouveau. Stéphane a pu dire à sa mère « Lâche-moi » et va prendre son envol ! Il reconnaît qu’il a beaucoup compté sur elle et décide de s’éloigner d’elle !