Comment trouver des solutions éducatives adéquates ? Comment sortir des boucles infernales où plus on fait la même chose, plus on aggrave le problème ? Se faire entendre de ses enfants tout en restant complices, pour leur autonomie.
Comment une situation de sabotage bienveillant se met-elle en place ?
Martine s’est toujours fait du souci pour son enfant Boris. Le père est parti quand il avait 7 ans. Elle s’est beaucoup occupée de lui, le portant à bout de bras : « Je ne suis pas bien si je ne peux pas le contrôler ! » Alors Boris s’est mis à devenir extravagant et à faire toutes sortes de choses incongrues, façon comme une autre de se sentir libre, sa réponse a été de toujours lui faire les remarques de bon sens qui renforçaient son excentricité !
La relation mère fils était donc grippée par la stratégie éducative fondée sur un bon sentiment mais inadaptée au problème. La solution a donc été que la mère commence à minimiser les inconvénients de la posture extravagante de son fils et à lui prescrire de continuer. Il s’est mis à devenir plus réceptif ! Par exemple bien que très sage et tranquille il s’habille pour ressembler à un voyou (casquette, jogging) et se fait souvent contrôler par la police, ce qui lui procure un grand stress. Au lieu de lui dire “tu vois bien que quand tu t’habilles comme ça la police t’embête !”, elle déclare “Finalement j’ai repensé à ton contrôle de police d’hier. Tu as raison, c’est vraiment courageux de ta part de t’habiller comme tu t’habilles et de braver la police, ça montre que tu t’affirmes, et puis c’est pas bien grave, un contrôle de police de temps en temps, ça ne tue pas !”. Il a répondu “ouais, la police c’est pas drôle quand même, j’en ai marre moi des contrôles”. A la prochaine sortie, il passait déjà plus inaperçu.
Le second problème de cette personne concernait Jonas, son deuxième fils très inactif ! « J’ai toujours tout fait pour lui. » dit-t-elle “Il laisse traîner ses affaires, remet à demain toute tâche” et Martine répète et répète les consignes de bon sens que personne n’entend.
Quelle pouvait être la solution à cette problématique familiale ?
Voici la solution de stratégie suggérée : Elle a commencé à devenir négligente, et fatiguée, a oublié de cuisiner, n’a pas tenu ses promesses, cessé de contrôler les affaires de son fils : cartable décousu, vêtements pas mis au sale… et a pratiqué l’écriture de ses états émotionnels tous les jours : écrire et déchirer sans relire au lieu de cracher sa colère sur l’entourage.
Quelle a été la réaction de Jonas ?
Jonas a commencé à se prendre en mains. Au début ce fut son tour de se mettre en colère parce que sa mère devenait « peu fiable » tout en restant complice. La mère s’excusait platement, il se calmait aussitôt. De son côté, Martine s’est beaucoup détendue, elle a compris que cela ne sert à rien de vouloir pour l’autre et qu’il était plus efficace de lâcher prise sur ces problématiques pour qu’elles se règlent d’elles même, et qu’il valait mieux laisser son fils gérer ses challenges (et même éventuellement lui en créer si besoin) en se contentant de garder un oeil vigilant et discret sur le cours des choses. Résultat : progressivement, le fils s’est pris en charge.
Il ne s’agit donc pas de lâcher le contrôle mais de laisser l’autre subir les conséquences de ses manquements.
Chantal Pierre psychothérapeute à Montpellier : Si vous souhaitez vous simplifier la vie et garder un bon contact avec vos enfants tout en ayant sur eux une influence bénéfique, contactez-moi au 06 63 04 93 51