Confiance en soi dans la relation, comprendre l’autre, changer vraiment son attitude intérieure afin d’effacer les douloureuses intrications du passé. Une constellation familiale qui permet la métamorphose de la relation.
Chantal Pierre psychothérapeute systémicienne et animatrice de constellations familiales vous présente le voyage de Monia au pays de la confiance en soi et du respect des limites de l’autre, à travers 5 tableaux d’une constellation familiale.
Notre cliente voulait améliorer la relation avec son fils. Elle a demandé à faire une constellation parce que dans sa lignée depuis plus de cinq générations, le lien mère – enfant était rompu. Nous avons travaillé à restaurer ce lien en retrouvant et dénouant l’intrication la plus ancienne. Son fils ne lui parlait plus, se tenant à distance le plus possible, elle, respectant cette distance mais en souffrant beaucoup.
Une constellation avec des objets
Un poupon de chiffon, une statuette de Buddha, une de Shiva Nataraja, Dieu de la danse (Création Destruction, protection, libération), deux boules de verre, une grise brillante, une transparente, un pamplemousse.
5 générations sont représentées dans cette constellation : Igor le fils, Monia la mère, Ida et Gaspard grands-parents maternels de Igor, Aldo et Gerda arrière grands-parents maternels, Mina et Barth arrière arrière-grands-parents maternels de Igor, là où se trouve l’intrication de départ.
1er tableau de la constellation : Monia (la constellante) et son fils Igor.
Tous deux sont d’abord côté à côte. La mère a mis son bras autour des épaules de son fils. Le fils Igor se sent bien contre sa mère mais la sent loin de lui malgré la proximité. Elle est triste de cette situation, culpabilise.
Se sent attirée en arrière, tombe assise : quelque chose lui manque.
Un poupon est mis dans ses bras. Elle pleure son enfant mort. (un enfant mort-né avant son fils et son dernier fils mort à 42 ans)
Son fils Igor est tout près d’elle mais semble isolé et loin : sa mère semble détachée de lui, trop prise par son chagrin.
2ème tableau de la constellation : Mina et Barth les arrières grands parents maternels et leur fille Gerda.
Mina porte un poupon dans ses bras. D’abord installés proches : Mina s’éloigne et regarde en direction du poupon. Elle est très isolée du père, qui ne semble pas pouvoir réagir, et de leur fille Gerda pour qui la situation est très difficile à vivre.
La mère parvient avec difficulté à accepter le départ de son enfant, (mort à 3 ans quand leur fille Gerda avait quelques semaines) elle se rapproche de son mari et de sa fille pour leur présenter l’enfant avant de le laisser “partir”.
La mère est apaisée et devient présente pour ses proches. La fille se laisse alors traverser par sa douleur : un cri viscéral accompagne la tristesse qui la prend. Elle pleure longuement.
Le père et la mère l’enveloppent mais ce n’est pas suffisant, elle reste touchée par la mort de son frère.
L’harmonisation se fait entre les parents, la fille reste à proximité mais à l’écart. Le père est dans le déni de sa tristesse, c’est des « pleurnicheries de femmes ».
Exprimer sa tristesse, soutenir sa femme c’était consentir à laisser partir son fils : et il ne pouvait s’y résoudre. De ce fait la fille est prise dans la douleur du père.
La fille intervient : se jette aux pieds de son père, le supplie de laisser partir l’enfant : “pour elle, pour eux”. La mère se rapproche pour montrer son soutien à son mari et lui dire de prendre le temps nécessaire. Le père finalement, pour sa fille, accepte de se détacher de son fils et consent à son départ. Leur fille retrouve alors sa joie.
3ème tableau de la constellation : Aldo et Gerda, les grand-parents de Monia, Ida leur fille, mère de Monia
D’abord, tous les représentants sont proches, la fille est placée entre ses parents. Gerda, qui tient une quincaillerie, a la réputation d’être joviale et généreuse mais il apparaît que c’est également une bonne défense contre sa tristesse immense (elle a perdu son père à 14 ans et sa mère était très dépressive et pas là pour elle).
Avec ses proches, elle n’est pas vraiment là non plus et son mari au naturel explosif la cherche, fait des scènes, jusqu’à menacer de tuer tout le monde. Ils finissent par se disputer sans arrêt. « Mais tue-nous enfin qu’on en finisse ! »
Gerda récupère sa capacité à accueillir sa tristesse et reconnaît sa responsabilité dans ce qui n’a pas marché avec son mari. Aldo (le mari) se calme et prend aussi sa part de responsabilité. Ils décident de faire autrement, de se parler calmement, se dire ce qu’ils ressentent, se souvenant de leurs années de bonheur, et d’accepter l’autre avec ses limites.
Ida qui détestait son père, est à présent rassurée, ses parents vont enfin, et la chouchouter, et la cadrer, elle ne peut plus faire n’importe quoi. Elle ne sera plus livrée à elle-même.
4e tableau de la constellation : Monia et ses parents, Ida et Gaspard
Le père très introverti et doux est placé “entre” la mère et sa fille. Le soutien que le père donne à son enfant “contre” la mère a mis l’enfant en porte à faux par rapport à sa mère. Aussi, celle-ci, qui n’a pas appris à se contenir au contact de son propre père « explosif », fait n’importe quoi pour trouver la limite que son mari ne lui donne pas.
Jalouse, elle a “débordé” dans son rôle maternel par un contrôle excessif de ses filles, et a pris beaucoup trop de place dans la famille avec ses crises, cherchant la dispute avec son mari sans cesse. La solution vient quand le père se décide à prendre sa place et à trancher.
Après l’expression d’une grande colère en lien avec une souffrance profonde, Monia réunit autour d’elle ses parents, et ensemble, ils retrouvent chacun une juste place dans le système familial : l’enfant faisant face à ses parents, les trois unis par un “triangle”, objet triangulaire en tissu suspendu à leurs mains.
Scène du pamplemousse !
Monia refuse d’être portée par l’amour de ses parents, symbolisés par 2 cœurs. Pour Monia c’est “trop lourd” : elle n’en veut pas, elle n’a pas à les supporter.
Dans cette lignée, le remède est de pouvoir dire « Tu es ma mère (mon père), la(le) seul(e) possible pour moi sur terre, je te remercie pour la vie, et le reste je le fais moi-même ». Ainsi les reproches fondent et on se tourne vers l’action et le positif. Et l’on comprend qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu… et aussi que si on ne les accepte pas, on finit par leur ressembler par leur pire côté ou par l’extrême inverse, ce qui n’est pas mieux.
Monia devient capable d’accepter le cadeau de la “force” parentale sous forme d’un fruit. Chacun mange un quartier de pamplemousse, ce qui revient également à admettre que chacun apporte sa pierre à l’édifice.
5ème tableau de la constellation : Monia et son fils Igor
Se font d’abord face et un mouvement d’attraction-répulsion se joue entre eux.
Des mots douloureux émergent. « Laisse-moi vivre ma vie » quelque chose l’empêche de respirer. Il ressent très fort l’ingérance de sa mère, même si cela fait très longtemps qu’elle se « retient ».
La rigidité maternelle et filiale est ce qui fait obstacle dans la relation entre cette mère et son fils (entrée d’un personnage qui représente la rigidité).
Monia a beaucoup de difficultés à faire face à sa propre rigidité, mais finit par admettre que c’est ce qui l’a aidée à tenir debout dans sa famille. Elle se détend. Pour “l’assouplir”, Monia va donner au personnage qui représente la rigidité de l’amour et de l’énergie sous forme de deux objets : une bille transparente et une statuette d’amour.
Elle découvre que pour que son fils se rassure, elle doit faire des choses bonnes pour elle-même. Refréner une tendance n’est pas la même chose que la remplacer par quelque chose de positif.
Elle se tourne ensuite vers son fils et lui donne aussi un objet qui permet à celui-ci de reconnaître sa propre dureté envers sa mère.
Son fils sent de l’amour pour sa mère, après un temps, accepte qu’elle s’avance vers lui pour le prendre dans ses bras.
Chacun est apaisé
Si vous souhaitez améliorer votre relation avec un proche, si vous souffrez de vous retrouver dans une impasse, appelez-moi et nous dénouerons la situation au travers d’une constellation familiale, d’un ou plusieurs entretiens systémiques (Palo Alto) et autres outils si besoin (EMDR, Thérapie des Corps Subtils, PNL)